Aube 63 Lone prépare sa sortie
Lone
Ce ne sont pas des enfants. Ce sont des chiens. Ce ne sont pas des chiens. Ce sont des loups. Ce ne sont pas des loups. Ce sont des lapins. Je me dois de partir et je sais cela impossible. Comme elle, je continuerais de les suivre et de les précéder de pain. Comme Rut, je serais là autour. Il n’y a pas de sortie ici. Il n’y a pas de sortie ici.
Hoche
Tu vas partir?
Lone
Non.
Hoche
Tu ne partiras pas.
Lone
Je ne partirai pas.
Hoche
Tu ne partiras pas.
Lone
Je vais rester.
Hoche
Est-ce que des fois tu te demandes ce que tu penses de ça?
Lone
De quoi?
Hoche
De tout ça.
Lone
Des fois je me demande si je pense que ÇA était avant moi et je me dis que non.
Hoche
Des fois j’arrête de bouger je ferme les yeux
Lone
et ça disparaît.
Hoche
Des fois je me couche sur le sol
Lone
face contre terre et je crie ma rage dans un tuyau de verre
Hoche
enfoui vers les loups qui hurlent aussi. Et je sais la nuit profonde
Lone
et je vois le matin criard.
Hoche
Et je ne pense plus à rien parfois. Ça je peux le jurer. C’est la seule chose que je puisse promettre. Parfois je ne pense plus rien et je sais que c’est ma plus grande force. À quel âge nous sommes-nous rencontrés?
Lone
À 8 ans. … Nous ne nous sommes pas rencontrés.
Hoche
Parfois j’ai peur tu sais.
Lone
Ça n’est pas une déclaration. Cela n’est pas vraiment une grande révélation.
Hoche
Quand je t’ai connue tu portais une petite robe pourpre.
Lone
Je détestais cette robe. Elle me grattait. Toujours je devais mettre cette robe pourpre. C’était la robe préférée de mon père.
Hoche
Pourquoi ne la portait-il pas lui s’il l’aimait tant?
Lone
Probablement pour la même raison qu’il ne s’enfonçait pas lui-même son propre doigt dans son propre cul.
Hoche
La seule fois où je t’ai vu porter une robe c’était cette robe
Lone
pourpre. Après aux camps nous étions toujours en pyjama.
Hoche
Ce n’était pas des pyjamas.
Lone
Comme nous dormions aussi dedans je croyais que c’était des pyjamas.