Solange est issue d’une longue lignée de familles nombreuses. Elle a, elle aussi, enfanté plus qu’il n’est possible. Un jour, elle sort de sa vie et dehors il neige. Elle quitte homme, enfants, village et se retrouve dans ce qui ressemble à une maison abandonnée.
Là, des drôles d’objets sont là pour lui rappeler le monde. Un foyer, un radio et un mur à moitié brûlé qui, tour à tour, s’animent. Des bouts de vie viennent la visiter. De quelle vie? La sienne, mais pas seulement. Elle se remet en scène : lave le plancher, secoue la nappe, inlassablement et sans fin. Elle donne le sein et accouche à répétition. Elle parle, dit les mots qui lui viennent. Sont-ce des mots qu’elle a déjà prononcés, qu’elle a entendus quelque part? Peut-être bien que ce n’est pas elle qui parle mais que ça parle par elle. Un homme est là autour, elle ne semble pas le voir. Il est ailleurs. Il bûche et chasse dans une forêt enchantée. Il boit et veille mystérieusement sur elle.
Par la fenêtre, la forêt prône un caractère mythologique. Ses personnages sont plus grands que nature, ils sont des archétypes de l’homme et de la femme dans le Québec du début des années 1900. Ce n’est pas leur petite histoire qui nous est présentée mais, par eux, des fragments de la grande Histoire. Dans une ambiance visuelle et sonore magique, le spectateur est convié à visiter un autre monde, hors des sentiers battus de la raison, là où la sensation et l’imagination règnent, où la part cachée des choses se dévoile.
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